mardi 23 juin 2009

Au franchissement du monde

La didactique des langues depuis les années 80 promeut une pédagogie de l’interculturel.
Cette pédagogie s’appuie parfois sur une attitude qui consiste à proposer une sorte de tolérance indifférente vis-à-vis des valeurs et une tendance à éviter, à proscrire tout ce qui pourrait susciter relations antagonistes ou conflictuelles afin de favoriser on ne sait trop quelle acculturation universalisante. Or s’intéresser aux littératures francophones hors de l’Hexagone c’est non seulement prendre en considération le droit à la différence, un des aspects positifs de l’interculturel mais aussi s’impliquer par rapport aux valeurs culturelles.
Ainsi franchir les frontières, c’est ce que permet un auteur si éloigné géographiquement, comme Aimé Césaire, qui par son histoire, ses actes citoyens, ses écrits ose dire non au colonialisme et défendre la négritude. Inventeur du concept, il nous fait comprendre qu’un besoin de repères se manifeste aujourd’hui et qu’il convient de ne pas mettre les valeurs sur le même pied au nom de la tolérance. La neutralité en pédagogie comme dans ses écrits ne peut être qu’illusoire voire destructrice de notre humanité.
Il nous montre que l’interculturel vu sous l’angle de l’histoire n’est que rarement le lieu de la réalisation du voulu. C’est le plus souvent le lieu du subi.
Sa vie et son œuvre témoignent du contraire .

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