mercredi 24 juin 2009

Portrait Césairien

Poète engagé par excellence, son art n’est jamais un jeu gratuit destiné à atteindre la beauté, mais comme un moyen de forger une certaine idée de l’homme.
Il est né le 26 juin 1913 à Basse-Terre, commune du Nord de la Martinique, au pied du Volcan de la Montagne Pelée dans une région consacrée à la culture de la canne à sucre et donc imprégnée des formes de la vie coloniale.
Il appartient à une famille de la petite bourgeoisie noire : son grand-père était instituteur, puis professeur de lettres, son père inspecteur. Césaire en gardera le goût d’une belle langue française et lira les auteurs classiques.
Césaire est donc né dans une société profondément inégalitaire, imprégnée de préjugés raciaux. Il n’a jamais accepté la malédiction pesant sur la couleur de peau. Le Créole, langue née de la rencontre d’hommes d’origines très diverses est considéré comme un patois rustique et est méprisé.


La culture savante emprunte ses modèles à la littérature française et insidieusement, des mots et des formulations étrangers aux Antilles comme l’évocation du printemps ou de l’automne que ne connaît pas le climat antillais par exemple, viennent se glisser dans la réalité d’auteurs antillais et trahissent l’assimilation à des manières de penser et à des comportements de la métropole.
Tragique histoire des hommes qui ne peuvent pas être eux-mêmes, qui en ont peur et honte.

C’est avec volupté qu’il quitte la Martinique pour continuer ses études en France. Il prépare le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure, en 1931.
Césaire rencontre et fréquente les quelques étudiants noirs installés à Paris : les Sénégalais Ousmane Socé et Léopold Sédar Senghor. C’est dans ces cercles estudiantins que va se construire la notion de négritude, stratégie de rupture avec l’assimilation colonialiste.

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